Notre-Dame d’Orcival, géométrie et coudée royale Égyptienne.

Durant l’été 2023, je suis allé effectuer des mesures au télémètre Leica Disto 810 de la basilique Notre-Dame. J’ai pu mesurer notamment la longueur du bâtiment au niveau de ses fondations apparentes. Je me suis appliqué à mesurer notamment la cotation suivante : Longueur extérieure de la nef [1].

Cette longueur de 23,56 mètres ± 0,025 étant la moitié de la longueur totale, elle m’a permis de comprendre la géométrie simple du plan de masse de cette basilique. L’incertitude de mesure est celle du télémètre et de la qualité de surface des parois visées par le télémètre, ainsi que de la précision géométrique de l’ouvrage.

En utilisant les plans réalisés par des auteurs qui me précèdent[2], il m’a été possible de déduire la forme géométrique du plan au sol. En effet, le rapport entre la longueur et la largeur est des proportions 2/3.

Le transept[3] mesure donc 31,41 m ± 0,025.

Les proportions de cette basilique et la longueur de celle-ci permettent d’entrevoir que l’unité de mesure probablement employée était la coudée royale Égyptienne. Cette dernière a en croire les récits des compagnons tailleurs de pierre travaillant dans la restauration des monuments historiques aurait circulé d’Égypte jusqu’en Europe au moins pendant la période médiévale sous la forme d’une canne des bâtisseurs aussi appelée « pige »[4]. C’est en tout cas l’avis de certains auteurs, tel que Jean Pierre Bayard qui n’hésite pas à rappeler la filiation entre la coudée royale, le nombre d’or et le nombre Pi[5].

La largeur de la nef peut être estimée à partir du plan avec l’échelle. J’ai mesuré 17,70 mètres ± 0,05, ce qui donne à la nef des proportions extérieures de 3 pour la largeur et 4 pour la longueur.

Dans le cadre de cette étude, la coudée peut être déterminée comme mesurant entre 52,3 et 52,4 cm. Cette dimension est conforme à celle que j’ai retrouvée statistiquement dans une étude[6] ou j’ai mesuré 153 encadrements de porte d’entrée des églises dans la région de la basilique d’Orcival. La coudée utilisée ici confirme que la coudée royale d’Égypte s’est transmise pendant des millénaires sur de vaste territoire.

Quentin Leplat

Publiée en mars 2024

Références


[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Nef

[2] Craplet, Bernard / Franceschi, Gérard (1958): Auvergne romane. Éditions Zodiaque, Saint-Léger-Vauban (France), pp. 37-81.

[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Transept

[4] https://martouf.ch/crac/index.php?title=Quine_des_bâtisseurs

[5] Jean Pierre Bayard, Docteur en lettre, ingénieur et écrivain, “La tradition cachée des cathédrales, Edition Dangle 2009”, page 246.

[6]https://www.academia.edu/115594625/ÉTUDE_STATISTIQUE_ET_SYSTÉMATIQUE_DES_UNITÉS_DE_MESURE_employÉes_pour_dimensionner_les_portes_d_entrÉe_des_Églises_du_onzième_au_dix_huitième_siècle

Crédit photo David Gonthier

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